Une étude a été menée auprès de 600 étudiants issus des 5 universités de Toulouse, Aix-Marseille, Rennes, Lorraine et Normandie, afin de savoir s’ils avaient remarqué cette surreprésentation et ce qu’ils en pensaient.  

Les femmes sont de plus en plus présentes dans le domaine de l’ingénierie, mais malgré une présence féminine importante, on constate que les enseignements ne font toujours pas référence aux femmes scientifiques. En génie des procédés, par exemple, tous les noms de scientifiques mentionnés en cours dans les cursus n’appartiennent qu’à des hommes.

Pour vérifier cette hypothèse de surreprésentation des hommes dans les programmes, une série d’enquêtes d’opinion aléatoires a été lancée auprès de 600 étudiants de 5 universités pour savoir s’ils avaient remarqué cette surreprésentation et ce qu’ils en pensaient. Les résultats ont montré que la grande majorité ne se rendait pas compte que les scientifiques présentés dans les cours étaient tous des hommes.

De plus, 90 % du panel d’étudiants étaient incapables d’identifier une femme dans le domaine du génie des procédés, et les 10 % restants ne pouvaient en citer qu’une ou deux─ qui étaient parmi les plus récentes et qui avaient reçu le plus d’attention de la part des médias. La question des inégalités entre les filles et les garçons et entre les femmes et les hommes dans l’éducation reste centrale pour comprendre et combattre les inégalités entre les sexes et permettre aux usagers de se développer en tant que personnes libres des limitations que leur imposent les stéréotypes de genre. Cependant, ces inégalités ne peuvent s’expliquer exclusivement par la question de l’accès à l’éducation mais doivent également prendre en compte le type et le contenu de l’éducation.

Cet article est un appel à la réflexion sur le contenu des cursus universitaires et a un double objectif : d’une part, sensibiliser les étudiants, hommes et femmes, à ce déséquilibre de représentation et, d’autre part, lancer une réflexion sur cette  » invisibilité des femmes  » et proposer quelques pistes de reflexion.

 

Références :

Rebalancing the Historical Female Underrepresentation in Education

Nicolas Dietrich, Gaëlle Lebrun, Kalyani Kentheswaran, Mathias Monnot, Patrick Loulergue, Carine Franklin, Florence Teddé-Zambelli, Chafiaa Djouadi, Sébastien Leveneur, Mallorie Tourbin, Yolaine Bessière, Carole Coufort-Saudejaud, Annabelle Couvert, and Eric Schaer

J. Chem. Educ. 2022, 99, 6, 2298–2309

Publication Date:May 9, 2022

https://doi.org/10.1021/acs.jchemed.1c01218

© 2022 American Chemical Society and Division of Chemical Education, Inc.